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Journal d'une pie (extrait)
tu t'endormais petit singe gris de Bali
les oiseaux mes amis t'ont sauvé
le jardin exotique disparait peu à peu
bercé par les timbales du Gamelan
toutes ces casseroles et ces vases creux
t'engoncent dans la mousse des forets hivernales
tu dors en priant
tes moustaches plumes sages
effleurent les rêveries
un sourire dans la détressetu gambades en regardant si tu es suivi
à l'aventure de splendides cachettes
à l'abris de tes monstres des abandons
te laissant seul avec tes émotions
et ton désir de devenir plus grand qu'eux
dans l'ombre tu contemples les esprits invisibles
happé par des ailes si gaies à foison dans les arbres
ta queue panachée mime l'écureuil
chaque jour tu touches et tâtes un nouveau monde
il se reflète dans tes yeux
mirroirs d'eau céladon
tu cours après toutes ces offrandes divines
disséminées sur ta route
tu ne veux pas être vu ni pris
échappé des grandes messes
des repas trop mensongerspetit paradis grisonant si jeune et si vieux
d'un vestige radieux
digne et évanescent
tu recrées le cirque et les couleurs
rouge, blanc, doré
nacre de grain de rizrugissement du vent
bruine froide matinale
tu t'inventes un coin de feu
une cheminée souveniret puis ton ami blanc de neige
le yeti aux oreilles qui tombent
t'invite à dormir
sans craindre
le lendemain
Gris