Le compositeur François Couperin, organiste et claveciniste français de la période baroque, écrit, dans Les Folies Françaises ou Dominos de (1668-1733), des gammes d'une poésie synéthésique, chaque couleur serait associée à un sentiment, mais bien plus, à une allégorie musicale :
Les Folies Françaises Ou Les Dominos :
1. La Virginité : Sous Le Domino De Couleur D'Invisible
2. La Pudeur : Sous Le Domino De Couleur De Rose
3. L'Ardeur : Sous Le Domino De Couleur D'Incarnat
4. L'Espérance : Sous Le Domino Vert
5. La Fidelité : Sous Le Domino Bleu
6. La Persévérance : Sous Le Domino Gris De Lin
7. La Langueur : Sous Le Domino Violet
8. La Coquetterie : Sous Des Différentes Couleurs
9. Les Vieux Galants Et Les Trésorières Surannées : Sous Le Domino Poupre Et Feuille Morte
10. Les Coucous Bénévoles : Sous Le Domino Jaune
11. La Jalousie Taciturne : Sous Le Domino Gris De Maure
12. La Frénésie. Ou La Désespoir : Sous Le Domino Noir
13. L'Âme-En-Peine
La pianiste Natacha Kudritskaya, est venue nous donner un concert "Des tournesols en hiver" tout en finesse lors du festival 1001 Notes à la Basilique (Église St Michel des Lions) de Limoges. Elle devait être accompagnée du Chœur Music chain for Ukraine, mais les femmes ukrainiennes réfugiées en France sont restées au quai de la gare Austerlitz, à cause du blocage des agriculteurs. La pianiste est arrivée après un périple depuis Marseille, de taxi et de blablacar (world's leading community-based travel network) et du Président venue la chercher, et a regretté que toutes ces femmes soient restées à Paris à réfléchir toute une nuit comment venir à Limoges, après avoir trouvé des solutions pour venir, elles ne trouvaient pas de solution pour repartir à Paris, s'ensuivaient des grèves de train...
C'est avec une grande chance que nous avons pu écouter l'artiste en solo, nous apporter ses délicates touches, dans un répertoire, tout dédié à nos oreilles savantes. Un beau moment de grâce. Pas étonnant que son premier professeur fut Alain Planès, dont elle décrit : l’élégance même et un raffinement de style absolu. Ainsi la pianiste Natacha Kudritskaya, décida d'improviser et même de nous proposer de choisir. Lorsqu'elle lu les descriptions de Couperin, sur les Dominos, nous étions si heureux d'en entendre les couleurs, celles même de ma peinture synesthésique en satin "Dominos" qui a vu le jour ici même à Limoges. Mon voisin me donne un petit coup de coude à l'écoute même du Rose, du Gris, du Pourpre, et je pensais à l'ardeur que j'avais mise dans cette œuvre, ma persévérance et celle de l'âme en peine évidemment !
Ce soir tout se conjuguait, car la pianiste choisissait tous les morceaux que j'ai pu jouer, Ravel, Satie, Schubert, hormis un compositeur Ukrainien contemporain, dont elle relatait le changement majeur dans son œuvre, qui pouvait être comparé à un Boulez vu d'ici, mais d'un coup se tourna vers un minimalisme et un style pur : "La musique est autours de nous, il suffit d’attraper les notes et de les poser sur le piano" Il y avait cette pureté dans l'air froid de la Basilique, éclairée, un air du Nord, dans un silence total, avec cette pianiste d'une infinie souplesse avec son esprit ludique et espiègle.
Je retrouvais mon petit arbre japonais, le photinia. Des pousses roses ont surgi. L'un de mes premiers arbres de nuit et d'exploration l'été dernier. Je ne lui connaissais pas cette merveilleuse disposition à fleurir à l'arrivée du printemps. "Mais, ce n'est pas encore le printemps", me dit ma tutrice. Pourtant, je suis si éveillée comme un printemps, n'est-ce pas d'ailleurs une manière romantique de fêter l'âge de la jeunesse ? J'ai bien 1 printemps ? "Haha !" Sourit ma tutrice, "Ce n'est pas tout à fait exact, tu n'as même pas 1 été ! Tu es comme, à l'ombre des saisons, une phase de stage, en quelque sorte !"
C'est ce que l'on va voir, pensais-je ! Tous les oiseaux par milliers sont aussi fous de joie, que moi ! N'en déplaisent aux êtres humains dotés d'une horloge scientifique...
Bien qu'elle m'explique que la saison du printemps arrive en mars, moi je ressens que c'est déjà le printemps. Mes nuits sont très froides, je dirai même qu'elles ressemblent à cet hiver si rude, mon premier, mais tous mes amis, les ailés de tout cet univers sont avec moi, pour fêter le printemps. Chaque jour est un jour rempli d'espoir et tout surgi, il y a des bourgeons partout. Ma tutrice me dit toujours de me méfier, je ne connais pas les saintes glaces, mais elles arrivent au mois de mai. Je lui réponds que je suis comme elle, je pense à parader, sortir mes plus beaux atours, faire mon défilé, comme ce qu'elle m'a raconté, tous ces froufrous !
Je découvre mes arbres de jeunesse, que j'ai délaissés pour de très hautes sphères, de très grands arbres. Je vois les haies et les buissons, tous ces petits feuillus, dont les plus petits oiseaux raffolent. Le goyavier du Chili, ma tutrice me l'a fait découvrir, lorsque j'étais encore un bébé oiseau. Lui, j'ai eu la chance de voir ses fruits. Je leurs parle comme de petits messieurs, des personnages. Aussi persistant que le photinia, dont je verrai, pour la première fois, les fleurs bientôt.
Le goyavier, m'a fait découvrir de petites baies roses à la fin de l'été. Ses fleurs sensuelles, mellifères rosées, de petites cloches, je les ai tellement senties, elles furent mes premiers jouets en pleine nature. Leurs effluves étaient bien plus fortes au coucher du soleil et c'était un lit de conte de fée, pour ma nuit des grandes solitudes. Il parait que ses fruits sont utilisés pour fabriquer l'arôme de fraise, pour les êtres humains, ou ces choses vaporeuses et nuageuses, les barbes à papa, roses, que fabriquent ces êtres doués de fantaisies mercantiles. Ma tutrice me racontait qu'elle avait fabriqué des barbes à papa, des nuages, mais sans le colorant rose, afin de créer des nuages blancs, lorsqu'elle étudiait à l'école des Beaux-Arts de Paris, pour inviter les passants à se faire photographier sur un fond bleu. Les polaroids réalisés sont de charmantes photographies d'un imaginaire déjà de celui de côtoyer les nuages. Elle avait réalisé cette performance artistique et ainsi avait favorisé dans cette école, la venue d'un nombre plus conséquent de visiteurs. Une publicité inégalée dans cette école en désertion. Ainsi, avait-elle rencontré une designer très connue, qui avait été séduite par cette idée formalisée et très concrète, généreuse mais rigoureuse, comme la contemplation d'un monochrome bleu, et l'avait embauché durant quelques années pour travailler avec elle, sans rémunération évidemment, comme tous les artistes. Les nuages donc, ma tutrice avait la tête dans les nuages.
Comment avait-elle disposé un bébé oiseau dans ces arbres ? J'ai multiplié mes efforts pour la retrouver et poursuivre nos discussions.
À l'abri des vents, certains arbustes prospèrent. Bien qu'un grand chêne nous dominait, plein de nids divers, cet été, cet arbre me faisait peur, puis, lorsque j'ai débusqué l'écureuil malicieux, très tôt, aux aurores, j'ai réussi à courir et voler dans ce chêne imposant, afin d'attraper la queue rousse de cet énergumène unique. Les êtres humains ne peuvent savoir à quel point, les arbres sont nos amis, nos lieux de vie, et donc, les poumons de la nature, mais aussi ce qui permet à ces êtres humains de respirer.
Respirer : le savent-ils ?
Nous sommes toutes parties car des hélicoptères se sont stationnés au-dessus de nos têtes, au-dessus de nous tous, et même à notre niveau. Ce sont des bêtes énormes, nous avons très peur de ces engins là. Ma tutrice m'a dit qu'ils provenaient de la gendarmerie. Elle m'explique que d'autres sont de couleur jaune, et ils sauvent des vies en urgence, transportant des êtres humains vers les hôpitaux. Car dans cette région, les êtres humains n'ont pas de médecins, ils se font rares. Mais ceux-là ont fait un boucan d'enfer ! De vieux êtres humains se croyaient en guerre et ne savaient se qu'il se passait. Ma tutrice est venue me raconter que c'était des tracteurs au sol qui manifestaient leur mécontentement. Ils bloquaient des rues, et les hélicoptères les surveillaient. Un des tracteurs avait la possibilité de faire de la musique avec ses klaxons, c'était assez beau comme un orgue joyeux, pas lugubre. Elle m'expliquait que les tracteurs sont les véhicules des agriculteurs et qu'ils avaient trouvé une technique pour envoyer du lisier sur les façades des établissements visés. Je lui demandais si c'était comme nous les pies, nous envoyons nos crottes sur les personnes qui nous embêtent ou même sur celles que l'on aime bien, lorsque nous sommes tranquillement installées sur leurs épaules ? Non, me dit-elle, ce n'est pas tout à fait pareil. Elle me disait qu'à Limoges, ils ont choisi un établissement administratif, dont les employés s'occupent de contrôler et créditer leur domaine agricole, mais les choses se sont complexifiées et des normes ont alourdi le travail des agriculteurs, les procédures ont tellement ralenti les choses, que certains attendaient depuis des années d'être payés et se sont endettés, et même se sont sentis tellement abandonnés, qu'ils se sont suicidés. Je me suis dit, que quand même, c'était une sacrée idée de projeter du lisier sur des habitations, même si ce sont des lieux où les êtres humains travaillent, mais ne dorment pas, de très beaux bâtiments tous neufs et modernes si grands, car c'est ce que nous faisons quotidiennement, nous les oiseaux. Il y a des lieux où les oiseaux crèchent la nuit, et ils sont si nombreux qu'ils défèquent sur les arbres et ceux-ci, au fur et à mesure, deviennent malades, dans les milieux urbains. Ce sont nos fientes à l'allure d'une pâte blanche, composées de déchets, notamment d'ammoniac que l'on converti en acide urique. Les êtres humains en ont horreur lorsqu'ils en trouvent sur leurs voitures, car l'acidité fait des dégâts et attaque la couche de vernis. Quelques heures en plein soleil et c'est marqué, c'est indélébile.
Nous sommes des peintres !
Parfois la forte concentration de nids et nos colonies nécessitent l'abattage d'arbres car la pourriture attaque la racine de ceux-ci. En général, les fientes sont distribuées de façon assez aléatoire pour que cela ne cause pas de problème, dans la nature. Seulement s'ils collent sur des jeunes tissus végétaux encore fragiles, là c'est toxique. Il existe du "fumier" de poule qui est vendu ou bien du "guano", qui provient des animaux marins, principalement un engrais pour les agriculteurs. Contrairement à ce que les êtres humains pensent, les bactéries éjectées de notre corps survivent rarement longtemps, le risque d'infection n'est pas élevé des fientes d'oiseaux, même s'ils vaut mieux s'en débarrasser avec des gants. Si le caca d'oiseau tombe sur les êtres humain, il y a peu de risque sur la santé. D'ailleurs, si c'est le cas, c'est un signe de chance. Parfois, les fientes contiennent des graines encore viables, ainsi les déjections dans la nature favorisent aussi l'avènement de plantes nouvelles, et leur distribution incertaine, peut aussi favoriser l'avènement de mauvaise herbes, selon. Il y a des êtres humains qui déposent une mangeoire pour oiseaux dans leur jardin ou leur balcon, parfois ils n'adaptent pas bien ce qu'ils y déposent. Ma tutrice connait très bien ce travers. Ils déposent des graines de tournesols, qui se trouvent êtres toxiques aussi pour les plantes situées en dessous. Car les déjections des oiseaux qui picorent ces graines provoquent une toxicité pour les plantes situées aux alentours. Par ailleurs, ces graines sont trop grasses, mais il existe aussi des boules de graisses vendues dans le commerce pour les oiseaux du jardin, de même, elles ne sont pas bonnes pour nous les oiseaux, trop grasse en trop grande quantité. En revanche, la fiente de poule est très bonne pour les jardins, riche en minéraux pour les plantes. Lorsqu'elle me racontait les tonnes de lisier projetés sur les façades, je ne savais pas la composition, ce sont des excréments des urines des bovins, porcins et ovins, avec d'autres débris. Dans le fumier, qui est plus solide, ce qui est différent, car le lisier est plutôt liquide, on peut aussi trouver la forme du purin. Ce dernier est aussi une matière où les variétés sont des engrais de différentes sources (orties, prêle, urine d'animaux domestiques...) on trouve des transformations de ces purins, qui servent ensuite à tous dérivés ammoniaques, ils dégraissent la laine, des mordant pour la teinture, des solvants pour un tas de choses... On pense aux fongicides, aux insecticides, et là on rentre facilement dans des problèmes écologiques, car tout est question de dosage et d'équation de cohabitation, d'où les débats de tous les êtres humains, pas d'accord entre agriculteurs et écologistes. Par exemple, le purin d'ortie a été sauvé de l'appellation de pesticide, mais cela change encore. Cette fameuse “guerre de l’ortie” dure depuis plus de 10 ans. Très efficace au jardin, le purin d’ortie était cependant interdit par la réglementation puis a été expressément autorisé. La guerre de l'ortie est très intéressante à étudier pour observer le ballet des lois depuis des dizaines d'années les "pour" et les "contre, afin de classer comme danger celui-ci ou pour l'adopter comme bénéfique.
"L'ortie, en voilà une bonne réflexion philosophie" me disait ma tutrice. Concernant ce qui était projeté sur les bâtiments, petite pie, je pense que c'est catastrophique pour le nettoyage, mais si les agriculteurs sont asphyxiés autant par des formulaires administratifs et ont perdu par suicide autant de leurs camarades, n'est-ce pas, une forme d'alerte qui sent très fort ? Pour peu que les fonctionnaires administratifs aient encore un peu d'odorat, parmi leurs sens amenuisés ? Si je pouvais conseiller les êtres humains, je leurs dirai que oui, déféquer sur la tête des êtres humains c'est salvateur.... Mais ils ne peuvent pas le faire, car ils ne volent pas au-dessus de tout, au-dessus des lois terriennes. Ma tutrice me dit, que si, les guerres sont faites d'engins aériens qui dégagent bien plus que du purin, de toutes choses néfastes pour toutes vies, et ce sont des inventions guerrières infernales. En souhaitant égaler les oiseaux, ils ont inventé des engins de guerre.
J'ai eu une idée de canadair de caca, afin de voir des milliers de plantes nouvelles, et des bombardiers ?
Ma tutrice me regarde et me dit : "Il ne faut pas pousser mémé dans les orties !"
Si c'est comme ça je m'envole, d'autres ne lâchent rien, moi je lâche tout ! Ciao !
"Vous savez, j'ai aussi apprivoisé une corneille, et elle me suivait quand je faisais du vélo !"
Dit un jeune homme qui poussait une poussette vide et son enfant qui marchait à côté, avec son petit chien. Il avait les yeux bleus et souhaitait témoigner son admiration :
"C'est très beau de vous voir, merci à vous"
Je les avais fait rois et reines aux bancs de bois de leur société.
Les paysages de peintures n'en finissaient pas d'exploser dans leurs petits cœurs.
Il y avait finalement tant de jeunes gens aussi sensibles qu'eux.