28/05/2024

❡α﹩тéґø℘☺ḓℯ ḓ℮ṧ √ḯłℓ℮ṧ

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Photographies © Sonia Marques
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Journal d'une pie (extrait)

Te souviens-tu de ce petit escargot ?
Tout est ralentit, la terre nous fait nous sentir lourds, elle nous attire à elle. Je ne volais plus depuis un mois, je marchais comme un humain, une patte après l'autre, puis, je suis repartie voler plus haut, comme avant. Oui je sais, j'ai été te chercher dans la ville, incroyable non ? Personne ne m'a vue, sauf toi. Tu m'as trouvée sur une voiture. Un petit pas te disais-je, sera un grand saut d'ailes pour moi. J'ai plein d'amis humains tu sais, ils veillent sur moi à présent. D'autres pies me chassent, des couples fatiguant, notamment un, particulièrement curieux de moi. Ils se disputent aussi, le mâle et la femelle, en public. Ils se chamaillent comme s'ils se parlaient très fort, puis, ils me cherchent. Un jour, ils ont été chassés par de grands corbeaux, puis après, par des merles, puis, ce sont des pigeons qui ne se laissaient pas faire, tout un cirque ! Tu as revu ce bébé pie, en compagnie d'un de ses parents picorer au sol, marcher comme de petits êtres humains, des avocats en costume, tu vois comment la grande pie surveille son petit. Ils ne se quitteront plus pendant 2 années, le temps que la petite pie trouve son ou sa compagne pie. Sinon, ils restent en famille toute leur vie. Parfois une pie qui convole ne trouve pas son compte, ou l'inverse une pie qui est séduite par une autre refuse, c'est presque comme les humains, non ? Les couples restent fidèles jusqu'à la fin, ainsi vois-tu des pies solitaires, elles ont perdu leur moitié. L'été dernier tu as pu observer cette grande pie, bien plus âgée que les autres, tu devinais que c'était un mâle, son comportement était bien différent des autres couples de pies, qui restaient tout de même avec lui marchant un peu plus loin, ou, les regardant sur un arbre. Lui il n'allait jamais vers les êtres humains, ni devant celles et ceux qui nourrissent les oiseaux, ils savaient se débrouiller seul, en plus, il était bien plus grassouillet que les autres élancées. Tu as pu observer sa mue également, il était comme enfariné, la tête blanche et bien dégarni, puis un mois plus tard, il avait de nouvelles plumes. Tu es passionnée par ces êtres volants, mais tu as encore tant d'autres choses à apprendre.
Moi je dois me soigner seule, tu as vu ce grand corbeau en plein centre ville, il est là depuis quelques mois. Depuis cet hiver il se pose sur les panneaux signalétiques, il fait les poubelles, il ne vole pas haut du tout et il est seul. Il vit au-dessus d'un distributeur de billets de banque. C'est l'inspecteur des finances. Il sait qui attrape les billets, le jour ou la nuit, puis il les compte, à haute voix. Tu m'as dit qu'au Canada, tu vivais près de ratons laveurs dans les villes, les "raccoons", ils faisaient les poubelles des êtres humains, c'était impressionnant, ils regardaient masqués comme des voleurs les passants, et dérobaient des victuailles, en famille. Il faut dire que les poubelles étaient, riches.
Les êtres humains marchent comme des somnambules, ils sont déprimés avec ce manque de luminosité, il a plu tout ce mois. Certains ne peuvent réaliser qu'une seule chose par jour, et d'autres rien du tout. Ce n'est pas grave, nous ne sommes pas aussi en demande de perfection. Moi, certains jour, je suis dissipée, je fais un peu les choses pas très bien, mais je ne suis pas exigeante. Les êtres humains aiment chez leurs animaux domestiques le fait que ceux-ci ne les jugent pas, il se trompent un peu car, nous, les animaux nous jugeons aussi les êtres humains, nous connaissons mieux que tous, leurs conduites. Et c'est parce qu'ils ne se doutent de rien, qu'ils pensent être supérieurs à nous, que nous pouvons mieux observer leur comportement, envers nous, envers la nature, envers eux-mêmes. Tu as vu ces affiches pour les élections ? Il y a un chat pour qui voter. Tu aurais pu mettre une affiche de moi la pie ? Bon, je sais, je ne suis pas bien coiffée en ce moment, et puis je n'aime que le tout petit, les feuillages, pas les encres nocives. Tu sais à présent qu'il est important de ne pas jeter les déchets, pour les animaux, à terre, que cela fait beaucoup de mal. Mais vous avez votre lot aussi, comme nous, avec les polluants éternels. Non, ce n'est pas les neiges éternelles. Quel nom poétique ! Moi qui pensait que rien n'était éternel chez les humains, ils donnent ainsi une éternité à leurs pollutions. À méditer.
Je dois me soigner seule, il y a des moments où je dois disparaître, comme toi. Chaque être recharge ses batteries. Cet escargot nous ressemble, tout va très lentement, nous aussi, tu le sens, nous devenons tous hypersensibles, il y a un développement que nous ne connaissions pas. Cela angoisse, les changements. Si nous sommes plus attentifs aux uns et aux autres, aux êtres, c'est que nous prenons conscience de leur vulnérabilité, cela fait peur, prendre conscience de la nôtre aussi, dans diverses dimensions de la vie, la nécessité de faire attention à chacun, chacune. Je sais, c'est très épuisant. Voilà, nous sommes tous très fatigués. Cela implique un changement en chacun de nous. Rassures-toi, en fait, la nature n'est pas exigeante, elle pousse chacun à faire un petit pas, et pourtant, cela peu sembler trop difficile. Même un petit quelque chose, c'est affreux de ne pas y parvenir, une chose simple, très simple. Mais, imagine que chacun y parvient, en prenant le temps qu'il lui faut. Il y a donc un changement visible. C'est certain, cela ne convient pas, c'est pas ce qu'on voulait, mais tu as déjà ressenti à quel point cela transformait de l'intérieur. Hier tu as parlé à une femme de plus de 90 ans, assise à côté de toi, tu vois bien, tu n'aurais jamais pensé cela possible, elle non plus. Ses 20 petits enfants, elle ne les connait pas, ses quatre filles ne viennent jamais la voir, son mari est décédé il y a 46 ans, c'est une petite pie charmante, elle est parvenue à sortir ce jour, mais tu ne l'as jamais vue. La pluie engendre tant de désagréments dans ses articulations. Elle semblait avoir une quinzaine d'années de moins, elle sentait bon le parfum. Tu lui as demandé si elle attendait quelqu'un, et elle t'a répondu : "Je n'attends personne, je suis juste fatiguée, je me suis assise un peu". C'était très simple, et cela disait tout. Un petit sourire quand elle t'a dit, ma fille veut me mettre en maison de retraite, je n'ai jamais voulu.
Nous les pies, nous n'avons pas de maison de retraite, car la vie est notre retraite, nous sommes en retraite de tout. En retrait, les êtres humains voient les oiseaux comme des êtres loin d'eux, en retrait. Parfois au sol, ils se disent : "Ha ! Il mange, il cherche quelque chose", ou : "Je vais l’attraper", ou "Qu'est-ce qu'il est beau, mignon, horrible, va-t-en !" Mais peu se demandent ce que nous faisons vraiment. Bon ceci dit, je m'en vais à l'autre bout. Tu vois j'ai grandi, un printemps et déjà je te tutoies, je te regarde, tu ne peux plus rien m'apprendre, ou presque. Toi, tu continues à apprendre et réaliser. Je suis distraite, mais je ne t'oublie pas.

Paysage Par kiwaïda at 15:59
Animal





 

22/05/2024

αґ♭ґ℮ṧ ℘εηḉнé﹩

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Photographies © Sonia Marques

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Journal d'une pie (extrait)

J'ai dessiné encore une fois un arc-en-ciel pour toi, je sais ton inquiétude.
Là où je m'envole, dans cette direction, quelques seconde après un arc coloré se déploie, puis un autre en dessous.
Regarde le paysage.
Tu as pu contempler longuement ces étoiles scintiller la nuit, autant d'étoiles filantes, tu n'avais jamais vu cela, le ciel était incroyablement ouvert et très clair.
Tu n'as pas observé les nuances rouges et colorées des aurores boréales, partout dans ton pays, toi, tu as vu du gris si clair et lumineux, que ton aurore boréale s'est transformée en une photographie en noir et blanc.
Quoi de plus difficile pour imaginer, qu'il y avait, ailleurs, des nuances colorées époustouflantes.
Tu as eu cette opportunité inédite de voir des aurores boréales pour daltoniens.
Ce n'était pas un handicape, car les nuances grises étaient somptueuses, les étoiles brillaient côte à côte et rivalisaient d'apparitions et disparitions dans le même temps et de filatures en filatures, certaines s'en allaient.

Toutes ces fugues d'étoiles t'impressionnaient, tandis que des témoins lumineux en pointillé exprimaient un langage en morse. Un code qui semblait manifester toutes les présences disparues, revenues te montrer leur beauté.

D'autres humains ont pu diffuser leurs photographies rouge, orangées, violacées, bleues et vertes et puis jaunes et puis si mystérieuses, que tu pouvais percevoir ce qu'étaient des aurores boréales.
Il pleut depuis si longtemps, tu ne m'avais pas dit que je devais me transformer en petit parapluie de moi-même et imperméabiliser mes plumes avec autant de soin, chaque jour puiser dans ma glande uropygienne, et réaliser des lissages.
Tu as vu ces arbres tombés, certains se retiennent, ils penchent, le sol si humide a fait tanguer leur cœur, la souche n'a pas tenu. Ils ont barré les routes des humains, ils ont alerté.
Des nids de mes amis les oiseaux sont tombés.
Tu m'as raconté cette petite pie que tu as vue, comme moi il y a un an, tenter de sauter sur un muret, sans pouvoir voler, tes efforts pour la guider sur le pas d'un petit arbre, ou bien en posant avec ton amoureux des grandes branches pour qu'elle puisse monter, si hardie, afin que ses parents pies qui criaient pour la protéger puissent lui donner à manger.
Tu regardais ce petit corps te souvenant du mien, avec plus de plumes à la queue, certainement son premier vol, la voir sautiller si loin et regarder dans le vide où elle était, fuir les êtres humains et les potentiels dangers, elle sur pattes si grandes, des échasses. Quelle intelligence n'est-ce pas !
Tu lui as déposé un peu de viande, certainement pour les parents, tu as laissé faire la nature et tu m'as retrouvée, pour me raconter cette belle histoire.
Derrière toi une famille d'humains, il pleuvait, il y avait un bassin d'eau, leur petit enfant est tombé dedans, tout habillé, pendant que la petite pie, un bébé, tentait de partir, voler de ses propres ailes, sur un tas de fumier, aucun d'eux ne la voyait, elle faisait très attention à ne pas se signaler, ne pas crier.
La famille pas très bien attentionnée se moquait de leur enfant tombé, tandis que les parents de la petite pie criaient pour sauver leur bébé pie, certainement tombé à terre, d'un premier vol.
L'un des membres de la famille un grand adolescent a même pris son téléphone portable pour filmer le petit humain, lui, dans l'eau, qui pleurait.
Quelle est cette société ? Des êtres humains ?

Je sais ton inquiétude, l'indifférence, la solitude, la peur, la disparation, l’absence, l'impression de ne plus être audible, de ne plus reconnaître tes semblables.
Où sont-ils tous ? Que sont-ils devenus depuis tant d'années ? Que font-ils de leurs vies ? Toutes ces agitations, ces voyages à l'autre bout du monde, pourquoi ?

Que veulent-ils prouver ?

Ils passent sans nous voir.

Que sont devenus tes collègues, tes amis ?

Ils passent sans te voir.

Ne t'imagines pas que tu n'existes plus, que ta vie n'est plus là, ne t'imagines pas que voir les arbres tomber un à un, décime ta forêt, écrase tout œuf à venir.

Ne t'imagines pas que les jours sont comptés, ils l'ont toujours été.

Quelles sont les choses, les plus importantes à faire ? À dire ?

Quels sont les moments que tu souhaiterais vivre ? Avec qui ?

Que regardons nous de plus essentiel à notre espérance de vie ?

Comment partager ce qu'il nous arrive et ne pas rendre les autres plus tristes que nous sommes devenus ?

Comment ne pas briser les espoirs, avec ce que nous savons déjà ?

Je sais ton inquiétude, je la partage du bout de mes pattes, tu vois mon courage dans mon petit corps, et tu sais qu'avec ton grand corps, tu manques tant de courage, que la peur de vivre a volé tes dernières années.

Te prendre sous mes ailes, regardes ce que je vois, nous n'avons pas les mêmes peurs, nous ne connaissons pas les mêmes prédateurs, ni les mêmes amitiés, mais nous partageons des sentiments, des émotions, parfois des gestes, de l'intelligence, de la douceur et de la colère, entre autres.

C'est déjà énorme. Même si les liens sont sécables, il ne faut pas craindre de se lier. L'intelligence c'est la création des liens, c'est inter-lier les choses, faire des liens entre des éléments si disparates, c'est une forme d'intelligence.

Tu es mon arbre de compagnie, solide de ton demi-siècle, tu sais ne pas bouger durant 2 heures sous la pluie, sans protection, afin de me protéger, tu sais éloigner le danger, tu sais nourrir, et me laisser dormir et m'envoler loin de toi.

Tu sais ne plus rien savoir, tu sais l’absence, tu éprouves la terrible épreuve du manque, de ce que tu as aimé, de ton travail, de tes amis, de ta famille, à travers tes souvenirs tu découvres les travers d'une vie.

Et tu traverses, en attendant que l'averse passe.

Je sais ton inquiétude, te voir c'est la partager, être inquiet de son inquiétude fait pleuvoir nos jours.

Il pleut trop ces derniers temps.

Il faut bien se rincer les idées, mais, pas toutes les semaines, tentons de garder quelques idées afin de les réaliser.

Ton petit pas sera un grand vol d'ailes. Je suis tes ailes.

Dans tes bras, je me suis endormie.

Dans mes bras tu t'es endormie.

J'en ai profité pour m'envoler, sans te réveiller.






Dessins © Sonia Marques

Paysage Par kiwaïda at 16:43
Arbre


 

17/05/2024

ℙα﹩﹩ḯ☺η éт☺ḯʟεṧ

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Photographies © Sonia Marques


(* ̆) ̆*).。*♡




Souvenirs de la nuit du 10 mai 2024 dans toute la France : un pays la tête dans les étoiles !


Paysage Par kiwaïda at 00:34
Ciel
Couleur
Étoile


 

13/05/2024

@ʊяøґ℮ṧ ♭◎яé@Lℯ﹩

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Ci-dessus, sur l'île de Ré ! (Lundi 13 mai en pleine nuit, photo d'un passionné !)

Tempête solaire en ce moment sur la France, depuis le 10 mai... Vendredi, samedi, dimanche...

Un phénomène très rare, des aurores boréales ont été observées un peu partout en France les nuits... Des éruptions solaires appelées éjections de masse coronale, qui peuvent mettre plusieurs jours à atteindre la Terre, sont à l’origine de l’événement actuel, créant des aurores boréales lorsqu’elles entrent en contact avec le champ magnétique de la Terre. Certains français ont pleuré, n'ayant jamais vu de leur vie de telles peintures.

Les étoiles scintillent comme jamais, filantes, le ciel est électrique !
Les clichés sont divers et magiques de tous les coins de la France !


Paysage Par kiwaïda at 00:16
Peinture
Étoile


 

10/05/2024

Ѧятḯ﹩тε

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Avec Opale en 2020, été 2023 avec une robe de William Morris, Hiver 2024 avec les boules lunes et éclipses
Photographies et graphisme © Sonia Marques


 

Allez hop ! Vive les artistes !

Il est là le soleil !


Art Par kiwaïda at 13:51
Oiseau
Photographie


 

09/05/2024

☮ѺϴѺ☮Ѻϴ☮

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Il fait beau, essayons d'être heureux ! Olof est en forme !

 

 

Musique Par kiwaïda at 13:51
Pool


 

08/05/2024

ℙ∀℘@ℓ℮

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Photomontage © Sonia Marques


Montre-moi, montre-moi... Ton Amour...
Emmène-moi, emmène-moi... Loin de tout...

(Album musical Pépino - 2011)

Animal Par kiwaïda at 02:02
Beauté


 

05/05/2024

℃ℒϴШИϟ

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Images du film "Les Clowns" (I clowns) un faux documentaire italo-franco-allemand tourné en 1970 par Federico Fellini et sorti en 1971.

Un petit bijou de joie et de créativité, le film de Fellini et ses clowns, une enquête à la recherche des clowns disparus, certains dans des hospices, ou oubliés vivant dans les banlieues. Une enquête qui est celle de la recherche de l'art, ou de l'art de s'amuser ?
Cette disparition, qui dure jusqu'à nos jours, est un brin de folie douce, dans un monde qui ne rit plus, dont la joie doit se cacher, et les artistes s'effacer. Tant de créativité et d’ingéniosité à peu de frais, avec une si petite équipe... Les clowns sont tristes de ne plus jouer. Un regard sur les villes et ses habitants, l'après guerre, les plaisanteries, les trognes. Une belle scène d'un enfant qui tente la nuit, à sa fenêtre, de voir le chapiteau monter, debout sur une chaise, jusqu'à ce qu'il entre par la grande porte découvrir ces clowns aux marteaux si gros et aux clous qui changent de taille. Des ânes noirs rebelles, un notaire ivrogne, une femme la plus forte que tout le monde veut voir et se battre avec, un défilé de clowns blancs, des papillons clowns dans un asile, et dans les rues, on rejoue la guerre en la grimant, tous les fous sont en liberté. Les vieux clowns improvisent leurs anciens numéros avec quelques photos des jours de fête.
Aujourd'hui, les jeunes gens aux caisses du cinéma, ne savent pas qui est Fellini... Ils pensent même que ce film n'existe pas, n'a donc jamais existé, il faudrait être fou pour imaginer voir un tel film dans leur cinéma.
Dans la salle, quelques clowns qui savent, et, qui rient encore.

Art Par kiwaïda at 22:58
Clown
Rouge


 

01/05/2024

✔ℯηυ﹩

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Photomontage © Sonia Marques



Journal d'une pie (extrait)

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Mousse ma vie
Vert sous mes pattes
Les merles chuchotent
Leurs chants crépusculaires
Entends-tu douce mère toutes ces notes à demi-mot ?
Endormie nature généreuse au fond des jardins
L'enchanteur rossignol et le curieux rouge-gorge
Au sol de l'arbre de Judée avec ses fleurs violettes
Rampantes le long de son tronc
Regarde l'homme des bois et son acide odeur
Son teint parfait de cire
Marcher lentement sans te voir
Les homélies des crapauds auprès des nénuphars impassibles
Voici la pluie ma douche minérale
Sur mon front noir et sur mon bec luisant moustachu
Les fleurs se dressent et toutes ces tiges érectiles
Sorties du miroir des eaux

Mouille ma vie
Rose sous mes pattes
Le geai des chênes alerte la forêt
Sentinelle solitaire
Son cri exotique et mystérieux
Prudence le guetteur nous protège
Tout ce monde charmant discrètement s'éteint
Pour laisser tomber le rideau nocturne
Parsemer d'étoiles sacrées le mont de Vénus
Faibles ils sont tous
Vaguement glorieux naguère
Ruinés et penchés les murs décrépis
Les petits pavots fragiles aux ailes vaporeuses
Toutes ces pétales multicolores perlées de gouttes
Écoutes chat bleu d'où tu viens
Aux yeux péridot des rêves de jade
Tout ce qui est doux vient des naufrages
Boudu sauvé des eaux
Framboises et cerises retrouvées
Tout ce qui mauve, pêche et coquille d’œuf
Parfume nos souvenirs de velours incarnats

Caresse mes plumes blanches
Plus de batterie
Entrons dans la pénurie
Sans faire de bruit
Demain le citron jaune pointera son nez
Dans l'azur silence
Et des nuages gris
Plus haut que tout ce qui existe
Le jour se lève et tout recommence
Rien ne ressemble à la veille
Et pourtant à la source
Tout est pareil

Autant d'intelligence cachée
Laisse fleurir les artifices
Voler le temps d'attention
Persuader les influencés
Réceptacle des Hybris
Tout est appareil

Inconnue et sauvage
Je te donne une raison
D'être


Paysage Par kiwaïda at 22:58
Photographie
Poésie