23/06/2024

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Photographies © Sonia Marques

 

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Journal d'une pie (extrait)

Comme il en va ce jour d'été, ta belle frimousse que je n'ai pas oubliée.
J'entends les musiques sacrées du XVIIIe siècle, tu me dis que la voix angélique du chanteur du contre-ténor Orlinski s'envole vers moi.
Cette célébration joyeuse comme une sève spirituelle peint des nuances lumineuses et nous dispose dans une intemporalité douce et puissante.
Suspendue à son sentiment de plénitude, notre écoute est passé hors du temps.

Tu me dis qu'ici bas, être hors du temps est essentiel.

Si les oiseaux répondent aux chants de cette voix et les rayons blancs du soleil qui traversent tout esprit distrait, là sur les murs, moi je vois ces mêmes rayons, chatouiller les arbres et les feuilles où j'aime plonger et roucouler près de toi.

"Non t'amo per il ciel"

Non t’amo per il ciel
che puoi donarmi
ma sol perché d’amor,
tu, il fonte sei,
e sol perché l’amarti
è un dover mio.
Né temo del tuo sdegno
il braccio e l’armi
per un servil timor
de’ danni miei
ma sol perché temer
deggio il mio Dio.

Tu sais que vivre entre parenthèse est une clé vers l'ouverture à l'inconnu. Tu me racontes que les êtres humains ne supportent plus le mystère, ils se font l’inquisiteur d'eux-mêmes et de leurs semblables. Ils décortiquent les vies, veulent des empreintes, et des zestes de salives, fouinent dans les généalogies, déterrent des morts, et préfèrent inventer une vie rêvée ou maudite, aux uns et aux autres, à eux-mêmes, en tombant dans l'oubli de leur passé ou en se projetant comme un potentiel gouvernant de tous les autres.

Se trompant sans cesse et trompant leurs semblables ils fuient le mystère comme si l'origine du monde leur était trop secret. Ils se sentent offensés.

Moi je ne connais pas ces dentelles, tu me racontes qu'il y a des mangeurs et des mangeuses de données, comme autant d'ogres d'enfants dans les contes, n'est-ce pas ?

Que chaque miette est pour ces obèses de l'information une salve de drogue, car l'addiction les as enfermés dans des certitudes à faire et à refaire la vie des autres, car la leur, leur échappe au fil des jours et s’efface.

Vouloir retenir la vie des autres, c'est la peur d'avoir perdu quelque part la sienne, ou du moins, qu'elle s'en est allée, sans pouvoir la conduire, et donc ? Les êtres humains se sentent pilotés, ils veulent à la fois savoir qui pilote leur vie, et à la fois choisir un pilote, et sont si déçus de ne pas avoir un professionnel digne de ce nom.

Et quel nom ?

Imagines si vous étiez pilotés par des oiseaux ? Nous aurions bien du mal à vous faire avancer, car vous n'avez pas d'ailes.

Alors c'est un peu cela la vie. Vous devez faire sans ailes, en développant un imaginaire qui vous pousse au-delà de vos capacités mesurées, quantifiées, acceptables, normées.

L'imaginaire c'est ce qui vous sauve de vos élections trop rapide et fugaces, de vos prétentions à voler la vedette des Dieux.

C'est touchant ces êtres humains, ils ne peuvent se définir qu'en regardant les autres, comme un voisinage conflictuel permanent.

Nous aussi, nous sommes en rivalités, nos espèces si différentes, bien que pour les êtres humains un volatil reste un volatil, sont toujours à découvrir.

Tu as bien vu que moi petite pie, je découvrais mes semblables au fur et à mesure, je ne suis pas née en les connaissant tous, le corbeau, le merle, la mésange, le pigeon, l'écureuil ! Oups, il y a aussi d'autres espèces, j'ai même vu un serpent et je sais où il se cache, je te l'ai dit.

Vous aussi, les êtres humains, toute votre vie, vous découvrez des âmes sensibles différentes, des fantômes aussi.

Le film "Un homme une femme" des années 60 de Claude Lelouch, dont tu adores la musique, de Francis Lai, les paroles de Nicole Croisille, parle avant tout du deuil et des fantômes du passé.

Tu l'a vus récemment et il y avait si longtemps qu'au jour d'aujourd'hui, l'élégance de cette liaison d'amour naissante, t'apparaissait finement scénarisée, dans les silences qu'imposent cette rencontre, pris dans les mystères, respectés, de chacun des protagonistes. La femme et l'homme ayant eu des vies amoureuses avant de se rencontrer cheminent dans l'inconnu. L'amour du passé interfère dans le présent, comme un deuil impossible à réaliser. Si la fin est salvatrice, l'homme prenant acte que la femme qu'il aime sera toujours cette femme qui a aimé un autre, et qu'il est celui qui accueillera le fantôme, comme elle, à sa façon.

Il est question de pilote aussi, d'une vitesse à risque, à force d'aller trop vite, dit ce film, on peut passer à côté de l'amour, celui qui prend le temps. Il est de ces temps discrets et bénis, loin des personnages publiques, comme la petite devinette de ces futurs amants devant leurs enfants, jouant aux métiers d'acteurs et d'actrices qu'ils auraient pu faire, et ne pas vouloir le faire, malgré leur beauté propice, et mutuelle, préférant vivre la vie. "Entre l'art ou la vie, je choisi la vie" dit l'artiste Giacometti, cité par le pilote. Ce renoncement au cinéma, mise en abîme du film et des vrais acteurs dictant ces mots répétés d'un artiste sculpteur, sublime la vie ordinaire, dans la pluie et la médiocrité du temps maussade, celle que tu as connue, de toutes ces familles où aucune vie publique, ni renommée n'a éclairé les visages, se fondant dans le commun des mortels, cette délicieuse vie humaine, à l'abri des regards. Tous les anges rêvent d'avoir cette vie là. Car tu le sais, c'est à cela que l'on reconnait les anges, invisibles aux autres, sans jamais révéler le lien qui les unis et l'amour qui tisse une vie dans les commissures des lèvres des Dieux. Ils chuchotent et n'intéressent personne. Leurs gestes humains n'ont d'égal à l’honnêteté d'être humain. Dans l'anodin surgit l'amour divin. Ils sont protégés par le mystère.

Je sais que tu es emplie d'êtres différents qui ont jalonné ta vie, et, pour les plus nombreux, ce sont des animaux, lapins, perroquets, chat, toutes sortes d'oiseaux n'est-ce pas.

Et que chacun de tes pas, la façon dont tu marches et penses, est accompagné de ceux-ci.

Oui, ils ne t'ont pas quitté, car tu ne les as jamais quittés.

Je ne te quitterai jamais.

 


Animal Par kiwaïda at 13:24
Amour
Sacré

 

18/06/2024

Åḯмéℯ

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Musique Par kiwaïda at 22:40
Océan

 

17/06/2024

F@ᾔℯя

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Photographies © Sonia Marques

 

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Journal d'une pie (extrait)

Le matin je viens à toi.
Je suis tout près.
Le soir, je te salue, et puis je peux t'apercevoir.
Du haut de mon antenne, je capte bien plus qu'elle.
Ta joie de m'entendre te fait resplendir.
Je n'ai pas de vos nouvelles, petits êtres humains sur un territoire, tu me racontais les insincérités convoitées de celles et ceux qui manœuvrent souverainement les commandes, en pensant les contrôler, aiguiller l'autre par l'oblique, comment égarer et duper. D'en haut tout rapport fourvoyé est révélé. Je ne dis pas qu'il n'y a pas petite tromperie dans l'air, il faut bien se nourrir et tu sais mon art de la cachette, mais je comprends que les êtres humains sont en prise avec le mensonge afin de garder la maitrise d'eux-mêmes, rester en franchise, tout en trouvant le meilleur coupable à leur faute. C'est qu'ils sont certainement aliénés, s'ils pensent et font, de leur certitudes à leur corps, parfois scindés en deux, voir en multiples projections, quand bien-même pensent-ils maîtriser leur image, il y a toujours un biffin qui chine mieux que l'autre pour débusquer la pièce de valeur, abandonnée, bradée, ou faire la remarque de l'usure et le trou.

Tu m'avais dit que l'été allait licencier plus tôt que prévu le printemps, je suis née par ici, juste avant l'été que nous avons parcouru ensemble au ras des pâquerettes. Je peux constater que cet été n'a rien à envier à notre apprentissage commun, béni des Dieux, dans un jardin protégé. L'alternance avec un ressentiment automnal, ne nous prive pas de mener notre vie bon gré mal gré. Si tu vois pointer en certain le déclin, tapis dans la pénombre de l’ambiguïté, parfois étrangers à eux-mêmes, creusant les souterrains propices à leurs sépultures, depuis leurs escaliers descendants d'erreurs en erreurs, la prière s’exhibe comme salut, non pour un, mais pour tous les humains. Les fleurs fanent et ils pensent perdre leur éclat et leur fraîcheur, mais tu sais les visages fanés, combien leur expérience en dit long. Le passage du temps peut altérer l'image que l'on se fait de la vigueur qui serait celle de la vie, pourtant si terne soit la vie parfois, elle tient de la vigueur en elle-même, de celle qui soutient l'innocence. Mais oui, l'altération peut aussi briser les élans, altérer même et rendre pénible la joie de porter de bonnes nouvelles. La tâche est saugrenue de vouloir remettre en ordre, pour tous, ce qui s'impose comme des malentendus de tous ordres. Mais se garder de résoudre, et laisser les équivoques planer, n'est-ce pas vouloir se gargariser du désordre, tout en restant non éclairé, ou dans son marécage ?

Si nous, les esprits ailés, nous défaisons les jeux, nous ne pouvons que révéler aux uns et aux autres les secrets de l'innocence. Mais nous ne touchons que peu, rappelant seulement les intentions premières, afin que, lorsque la partie se termine, les auteurs stratèges devenus des victimes, puissent réaliser leur parcours, à l'aune de leurs intentions. Nous témoins invisibles, ne sommes-nous pas des interlocuteurs privilégiés, pour renouer du dialogue, là où la scène de théâtre des êtres humains les oblige à foncer tête baissée, dans des rôles dramatiques ?

Je suis donc sur l'antenne, puisque les ondes n'émettent plus rien.
Toutes bonnes fois acceptées, même si elles ne donnent pas plus qu'une somme de sincères efforts, ce sera bien mieux qu'une somme de mauvaises fois réunies, dans l'attente de la gaffe promue comme révélatrice, pâle copie de la franchise, et beau rôle des lapsus révélateurs. Nous n'avons pas cette insincérité intérieure des êtres humains, cette mauvaise conscience, elle est pourtant salvatrice en bien des circonstances, puisqu'elle rappelle l'état médiocre de la sécheresse d'amour et prévient du néant. Tu vois, être limpide n'est pas constance, puisque le flou admet un temps où tout peut se jouer dans le brouillard mais aussi se déjouer. Fautes de calculs et de grammaires, tu peux tout voir, lorsque désépaissit celui-ci, les signaux sont perturbés et les verres de corrections doivent s'ajuster.

Brumeuse, je viendrai te réveiller chaque matin, pour t'accorder avec l'absence totale de méprise et te motiver à la cohérence, aimante et digne d'amour.

 

Philosophie Par kiwaïda at 14:58
Fleur

 

07/06/2024

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Photographies © Sonia Marques

 

Art Par kiwaïda at 16:49

Fleur
Peinture
Photographie
Rose


 

06/06/2024

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Photographies © Sonia Marques
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Journal d'une pie (extrait)

L'air est suspendu, le ciel est bleu, je vole parmi les autres.
Tous les êtres humains sont revenus, voici des mois que je ne les voyais plus.
Partout ils s'installent, se réunissent, flânent.
Le bruit revient !
Les nuages s'élancent et fusent du blanc sur le bleu si beau, très peu restent sur cette peinture océan.
L'esprit aérien diffuse un sentiment de liberté et de soulagement.
Lorsque la fluidité revient, les déplacements sont plus naturels.
Il y a tant de pies à présent, je vole parmi les plus jeunes, voici mon stage terminé, je suis un oiseau, au costume du yin et du yang.
Tu es mon esprit, je suis ton esprit éternel.

Les oiseaux sont les créatures les plus courageuses du monde, chaque oiseau m'envoie de la joie, et beaucoup d'audace.
Tant d'effort dans leurs élans, leurs chants, mais aussi leur crainte dépassée, ils éprouvent une saine vivacité qu'ils partagent ensemble et à tout passant.
Aux arbres, aux plantes, aux parties aériennes, aux insectes qui les craignent.
J'ai tant donné à tous ces êtres humains, sur lesquels je me suis posée, je les accompagnais et ils m'ont aussi offert un peu leur attention.
J'ai survécu grâce à toi, tu m'as aidée, accompagnée, défendue, admirée, tu as partagé ta joie de me voir à tous et à tes proches qui se sont ouverts à toi, à nous, à l'autre.
Ton courage et ta patience, ton apprentissage, ta volonté de bien faire, j'ai vu ta déception lorsque tu réalisais tes erreurs, mais aussi ta force de réparation, malgré la fatigue des climats différentes éprouvés.
Ma présence partout te sera reconnaissante.

En règle générale, les êtres humains ont très peu d'attention, la majorité sont complètement sourds ou aveugles aux oiseaux, c'est un signe de cécité absolu sur une partie d'eux-même.
La beauté des paysages sont nos lieux de vie et d'air, nous rions beaucoup.
Peu d'êtres humains ont cette faculté, l'enthousiasme, nous en sommes zélés.
La cruelle disgrâce a disposé certains êtres humains à une trop grande tristesse d'âme, certains ont perdu l'amour de la vie, les trop vaniteux sont incapables de joie, ils n'ont pas assez d'espoir pour dépasser les misères de la vie.
Et puis, il y a ceux qui nous envient, dont l’obsession est de nous détruire, de nier notre esprit. Leur pardonner est parfois impossible au jugement de leurs cruautés. Ce n'est pas aux êtres humains de le faire.
Nous les oiseaux nous sommes heureux de découvrir en l'autre une joie, dont nous ne sommes pas jaloux. Nous faisons la démonstration de notre allégresse.
Nous témoignons de la félicité. Nous apportons un imaginaire, car si l'on pense à nous, on sait ne pas tout savoir.
Il y a le mystère de notre esprit qui génère cette imagination riche, variée, légère instable, enfantine, nous donnons des bienfaits non quantifiables.
Notre mobilité est impossible à capter. Le mouvement est notre domaine, à travers différents climats nous grandissons, notre élévation est certainement sans limite.
Tu me vois si heureuse et libre.


Animal Par kiwaïda at 16:49

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