Ces flyers sont des autoproductions qui ont été les premiers objets (avec ceux réalisés pour les mailings) que les amis, les institutions artistiques, les galeries, les indépendants et collectifs... recevaient chez eux ou dans leur maison professionnelle, pour la communication du collectif Téléférique et ses Démos. En 1999, par exemple, faire cette communication devenait un engagement singulier, car peu de ces destinataires, en France, ne connaissaient Internet et encore moins qu'une activité artistique puisse s'y développer. Chez eux, ils recevaient des informations de ce qu'il se passait sur une autre sphère de relation. D'autant plus surprenant, que ces petits objets de papier, ces flyers, longuement mûris, avec des qualités graphiques, étaient produits comme des séries limitées, donc rares, comme de petits bijoux.
Le flyer pour la Démo du 8, 9 ,10 décembre 2000, qui a eu lieu dans un espace alternatif, en partenariat avec ISEA (le symposium intrenational des arts électroniques qui se déroulait à Paris cette année) et la galerie Le Sous-Sol, fut imprimé sur un papier transparent et servait également d'enveloppe une fois plié en 3 parties. Sur le modèle d'un domaine skiable imaginaire, j'ai conçu un dessin qui associait le téléchagement d'oeuvres en ligne (la spécificité du collectif Téléférique) au nom du groupe avec le câble et ses cabines, au dessus des pistes. Une fois plié, ce papier graphique transparent aux informations bleues, une couleur spécifique choisie, était prêt à envoyer et la supperposition de ses 3 volets laissait apparaître un autre graphisme de typographies repliées.
Le flyer pour Playpen, notre film expérimental, était également transparent et avait les dimensions de la couverture du CD-rom. Le choix de la transparence ressemblait bien à notre organisation, notre association, pour un Téléférique qui oeuvrait quasiment à ciel ouvert. Il était un flyer, pour envoyer, une feuille volante imprimée d'un graphisme et d'informations, mais aussi il était une couverture du disque laser. Sa transparence laissait apparaître le rayon jaune que nous avions imprimé sur le disque. J'avais trouvé un imprimeur sur Paris pour ces productions sur papier spécifique. Le premier flyer imprimé, la télécommande, qui annonçait notre tournée artistique à travers différents lieux et villes, fut réalisé sur un logiciel de saisi de texte, si je me souviens bien, sur l'ordinateur de ma mère. Il était rare de posséder un ordinateur familiale à cette période. Puis j'ai contacté ma cousine qui travaillait dans une entreprise pour une société de droits d'auteurs de musiciens, dont une imprimerie était en relation. C'est là où je me suis aperçue qu'un imprimeur, ce qu'était ma cousine, pouvait s'adapter à tous fichiers et le mien était surprenant, mais fastidieux à convertir. J'avais acquis la connaissance du graphisme, formée à de bonnes écoles, et l'expérience, ayant travaillé dans plusieurs entreprises (start up, agence de graphisme, magasine, institution, association...) mais je n'avais pas acquis tous les outils nécéssaires et standarts pour être aux formats professionnels.
Ainsi ces flyers avaient plusieurs fonctions en une, et la première restée : un objet de collection.
Si mes créations graphiques se sont adaptées à ces communications spéciales et artistiques, elles avaient quelque chose de précieux, car imaginées avec des moyens modestes et sans grand soutien, elles ouvraient les portes à la visibilité de nos entreprises, celle de notre collectif, à un groupe de personnes...réalisées par les doigts d'une fée.
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