Poèmes à la dent bleue
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Capture du site Internet où sont disposés les poèmes à la dent bleue Intitulé Invitée à diffuser une sélection de mes poèmes, dans le cadre de l’exposition «Déplié international» d’Etienne Cliquet à la Cité Universitaire de Paris du 13 au 7 juin en mai 2008, je me sers d'un dispositif de diffusion avec des téléphones portables avec le "Bluetooth *" (littéralement : Dent bleue, technologie de réseaux sans fils) L'un de ses projets qui m'a donné l'idée du titre de la série de poèmes est une dent bleue de papier, réalisée selon la tradition de l'origami. L'idée : Des passants reçoivent un poème au hasard d'un appel, après l'acceptation de cette intrusion presque virale. Ces poèmes bleus sont noirs. J’écris des poésies depuis plusieurs années. Et pour cette expérience inédite, je dédie ces poèmes à un espace invisible, à la dent bleue, comme à une île secrète. Je lance ainsi des bouteilles à la mer. Cette poétique de l'espace à conquérir grâce aux télécommunications, me fait penser à ce long poème lusitanien épique « Os Lusíadas », de Camões : un témoignage lyrique des découvertes au XVIe siècle de différentes terra incognitae grâce à la navigation. Les fragments de poésies bleues reçus, à l'abri des regards, sur son téléphone mobile, au creux de sa main, sont des micro-oasis emportées dans nos usages quotidiens : des correspondances à déplier dans l'espace de la Cité Internationale. C’est en lisant une anthologie de la poésie portugaise contemporaine (1935-2000) publiée par Michel Chandeigne que j’ai pu comprendre ou qualifier ma poésie. Comme le rapporte Robert Bréchon, dans la préface du livre, l'élément commun à tous les poètes portugais est « avant tout, la tendresse », dixit Fernando Pessoa. Outre le sentiment de la saudade associant le regret, la tristesse et la douceur ; l’omniprésence de la passion charnelle laisse des traces dans le bagage lusitanien et ses épopées métissées, plus sensuelles que violentes. Il est peut-être question de cette ardeur amoureuse dans ces poèmes pour la dent bleue ; mais aussi d'invention d'espaces imaginaires, comme courir sur le diagramme d'un terrain désertique, un trésor souvent replié sur lui-même, qu'il nous reste à déplier, à comprendre de façon erratique. L’innocence retrouvée lorsque j’écris des poèmes est celle du premier frisson qui m’oblige à oublier avant tout. Je suis devant les mots comme devant toute chose nouvelle qui arrive. L’intensité, parfois nébuleuse, parfois concentrée, qui jaillit alors de l’esprit, reste « une puissance ne dépassant jamais la grâce ». Un poème bleu est une flèche qui va droit au coeur. Sonia Marques - Mai 2008 * Bluetooth est une spécification de l'industrie des télécommunications. Le nom Bluetooth est directement inspiré du roi danois Harald Ier surnommé Harald Blåtand (« homme à la dent bleue »), connu pour avoir réussi à unifier les États du Danemark, de Norvège et de Suède. Le logo de Bluetooth, est d'ailleurs inspiré des initiales en alphabet runique de Harald Blåtand. Capture du site Internet où sont disposés les poèmes à la dent bleue Photo de l’agent secret (Ola) envoyant des poèmes en Buetooth avec un téléphone portable sur le territoire de la Cité Internationale Exposition «Déplié international» d’Etienne Cliquet à la Cité Universitaire de Paris du 13 au 7 juin en mai 2008 – Glassbox – Paris « Un programme informatique embarqué sur le téléphone portable d'un habitant de la Cité déploie vers les autres téléphones environnants des poésies de l’artiste Sonia Marques, invitée à initier ce dispositif, développé avec l'aide du programme développé par Julien Gachadoat pour l'occasion. »
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